A Sabodala plus de six tonnes d’or traités par an, 500 millions dollars Us investis, plus de mille employés. Le comité de la coalition nationale de l’Initiative pour la transparence dans les Industries extractives (ITIE) est à pieds d’œuvre. Compagnies minières et sites d’orpaillage ont été visités. L’objectif visé, est le renforcement de capacités des membres du comité de la coalition. Un processus qui vise à promouvoir la transparence des revenus et des paiements dans le secteur des Industries Extractives.
Composé d’une délégation d’une dizaine de personnes de la société civile, des compagnies minières des organisations non gouvernementales ,des parlementaires ,des ministères et des journalistes ,les membres de la coalition nationale ont visité du mercredi 26 au jeudi 27 2014 la compagnie d’exploitation minière Téranga Gold, la compagnie d’exploration Rand gold et un tout nouveau site au village de Tinkoto.
Les grands axes de la visite Cette tournée s’inscrit non seulement dans la stratégie de mise à niveau des membres du comité national mais aussi et surtout d’une dynamique globale enclenchée par l’État du Sénégal qui a décidé de faire de la bonne gouvernance l’une des priorités de son magistère, bref une cohérence globale du gouvernement pour une bonne gestion des affaires publiques et de faire jouer le secteur minier le plus important rôle dans l’économie sénégalaise .D’autant plus que la révision du code minier , des conventions et la relecture des textes miniers préoccupent les autorités. C’est en fait dans cette dynamique qu’il faut inscrire les actions relatives à la transparence dans les industries extractives.
Cheikh Tidiane Touré secrétaire permanant de l’ITIE et chef de la délégation de souligner qu’il « est important après dix ans de mise en œuvre du code minier de procéder à ces évaluations et de voir si notre pays le Sénégal tire des profits acceptables des conventions et des accords signés avec les partenaires ». Et de rappeler que « d’autres parties prenantes comme la société civile qui a également beaucoup insisté pour que le Sénégal adhère à cette initiative » .Touré d’ajouter que « les choses viennent à point nommé pour la simple et bonne raison qu’au regard des dix dernières années, il a été noté au niveau des investissements dans le secteur minier, un montant qui tourne autour de 2.000 milliards de FCFA. Ce qui suscite énormément d’intérêt et d’espoir d’o๠l’intérêt d’encadrer cette transaction pour au moins voir qu’est-ce qui en définitif, reste dans le pays etqu’est-ce que le pays gagne du point de vue des finances publiques ».
C’est ainsi qu’ils ont visité la carrière d’extraction de minerais de Téranga gold. Là , le géologue Alain, chargé de diriger l’opération est revenu amplement sur les différentes étapes du chantier de même que les mesures prises pour la sécurité environnementale et sociale. Dans son discours il a eu à rassurer les membres du comité tout en affirmant que « Teranga gold Opération (TGO) respecte toutes les normes internationales relatives au bon fonctionnement d’une entreprise minière, autrement dit toutes les études préalables ont été menées y compris l’étude environnementale bien que retardée pour des raisons que nous ignorons jusqu’à présent ».
Par rapport même à l’après projet, Alain de dire que « l’évolution de cette carrière secondée par des annexes va être bien suivie », car poursuit-il « créer une carrière d’exploitation minière nécessite des préventions universelles bien contrôlées mais aussi la fermeture exige des mesures coercitives afin d’éviter l’irréparable ». Il a également fait l’état des lieux des nombreux engins achetés à des coûts de milliards par l’entreprise et le nombre d’ouvriers travaillant dans la firme qui avoisine presque les 1000 employés. Toutes les précautions prises pour mieux gérer le cyanure
Après la carrière, les membres ont fait un tour à l’usine de production pour au moins avoir une idée sur le système de fonctionnement de l’unité. Ils ont été rès impressionnés du niveau de technicité de l’ouvrage qui tourne 24h /24. Occasion pour les visiteurs soucieux de la quantité de produits chimiques utilisés de poser la plus épineuse question relative à la gestion des produits chimiques tels que le cyanure qui hante le sommeil des populations de cette région pour cause de sa nocivité. « Toutes les précautions sont prises pour mieux gérer ce produit », a-t-il là¢ché, avant d’ajouter qu’au total « 5OO millions de dollars US ont été injectés par TGO pour la construction de l’usine et la réalisation des accessoires complémentaires mais indispensables ».
Toutefois, malgré ces lourds investissements déjà effectués par l’entreprise Alain signale que « chaque année la compagnie exploite plus de six tonnes ». Ce qui signifie aux yeux des visiteurs, qu’une seule année d’exploitation suffit largement pour au moins oublier les investissements engagés quelles que soient les charges de la boite. Les membres de la délégation satisfaits de la visite La seconde journée a été consacrée au périmètre de la compagnie Rand gold de Massawa et le nouveau site d’orpaillage de Thiancoumbassan dans le Tinkoto.
Une journée très chargée dans la mesure o๠David Mbaye, directeur national de Randgold, a, après la visite des périmètres en exploration procédé à une projection pour mieux expliquer les acquis, le niveau d’évolution des recherches et les investissements déjà engagés par la compagnie présente dans la zone depuis plus de 18 ans . Alors que les sondes effectuées dit-il dans le périmètre de Massawa « annoncent d’importantes quantités d’or dont l’exploitation nécessite suffisamment d’énergie pour le moment non disponible ». Dans l’espoir d’exploiter ces réserves, la société compte sur le barrage de Sambangalou, mais hélas, un projet sous régional non encore effectif.
C’est dire que Rand gold qui a injecté plus de 32 milliards de FCFA est encore loin des phases d’exploitation de ces mines. « Ce qui signifie que pour le moment la compagnie avec ses centaines d’ouvriers et son programme social complexe fonctionne à perte » a laissé entendre le directeur pour ne pas dire des investissements à risque. A noter que cette décente des membres de la coalition nationale a permis à ces derniers d’être au même niveau d’information par rapport au fonctionnement de ces entreprises qui ont volontairement accepté d’ouvrir grandement leur porte. « Rien à cacher c’est la dynamique de la bonne gouvernance, donc la transparence doit être de mise », précise David Mbaye. Cet engagement des compagnies de collaborer sans ambages fait dire aux visiteurs qu’un important effort a été consenti dans ces deux compagnies.
Selon Mamadou Faye Dialan, député à l’assemblée Nationale « cette sortie des membres a permis à tout un chacun de mesurer l’ampleur des investissements et celle consacrée aux applications liées à la production, qui est un processus peu connu des populations et des observateurs ». Par conséquent , « nous nous sommes rendus compte que c’est un processus qui demande à être bien analysé avec souscription et avec beaucoup de recul. » annonce le député Faye avant de conclure que ces deux jours de tournées qui les ont conduit à Sabodala ,Tinkoto et à Massawa « ont été riches en enseignements ».
Soly Bourama DABO